Les Matins Jazz

Pour ses 60 ans, la Motown a publié chez Spotify une compilation de 60 titres inédits, dont un morceau du trompettise Jonah Jones. Ce qui vient nous rappeler qu'à la fin des années 60, le fraîchement retraité Berry Gordy lui avait fait enregistrer deux albums pour son label. En ce 30 septembre, on se souvient aussi de l'impayable Buddy Rich, on regarde la vidéo de Quincy Jones filmé à l'AccorHôtels Arena pour Arte Concert, on découvre le nouvel album de Jacky Terrasson et on réécoute le morceau qu'Ibrahim Maalouf a joué pour nous en direct vendredi matin.

Enfin! On va enfin pouvoir s'offrir "S3NS", le 11e album d'Ibrahim Maalouf. A l'occasion de sa sortie aujourd'hui, le trompettiste inaugure dans les Matins Jazz une journée spéciale sur TSFJAZZ avec un morceau qu'il joue en direct et en duo avec son guitariste François Laporte.  Dans ces Matins, on évoque aussi "Madame Fahri", la très respectée "patronne" du New Morning qui nous a quittés hier à l'âge de 97 ans, et on célèbre la date anniversaire du pianiste 

C'était un 26 septembre, en 1962 : Duke Ellington et John Coltrane entraient en studio avec leur rythmique respective, pour enregistrer un album fabuleux qui devait porter leur nom, tout simplement. Aujourd'hui, dans les Matins Jazz, on vous raconte les coulisses de cet enregistrement. Dans ces Matins Jazz du jeudi, on parle d'art, aussi, avec Jean-Christophe Castelain, le directeur du Journal des Arts, on réécoute la prestation du Cubain Alfredo Rodriguez hier sur le piano de TSFJAZZ et on lit (dans) les pensées nocturnes de Christiane Taubira dans Le Monde.

Miles & Me, le livre de Quincy Troupe enfin réédité par le Castor Astral, c'est un peu le complément à l'autobiographie de Miles Davis co-écrite avec le poète et journaliste. L'envers du décor d'une relation forcément déséquilibrée, le portrait en creux d'un Miles Davis aussi violent que génial et un exercice d'admiration pas toujours naturelle… Le critique musical François Gorin (Télérama) nous en fait une lecture éclairante. Dans ces Matins, on vous raconte aussi le parcours compliqué de l'opéra Porgy & Bess  (d'après un article très complet du New York Times) et on écoute les réalisateurs Elie Chouraqui et Jalil Lespert, pour l'un se souvenir de sa rencontre avec Ray Charles et pour l'autre évoquer le rôle de la musique dans son nouveau film "Le dindon".

L'essayiste africain-américain Ta-Nehisi Coates est de retour dans nos radars avec son premier roman, qui sort aujourd'hui aux Etats-Unis. The Water Dancer mêle histoire, fantastique et politique : "son livre retrace une histoire, intime, insoutenable, de l'esclavage aux Etats-Unis en balisant la totalité du territoire américain, de la Virginie esclavagiste aux pensées abolitionnistes du Nord" (Philippe Azoury, dans le Vanity Fair d'octobre). Dans les Matins Jazz, on s'intéresse aussi à la représentation homme/femme dans le jazz, au talent de la violoniste cubaine Yilian Cañizares qui a éclaté hier aux yeux du public venu voir Ibrahim Maalouf à l'Olympia et à l'exposition du dessinateur Blutch en ouverture du festival Formula Bula. 

Le directeur du Metropolitan Opera de New Yok vient de l'annoncer avec fierté : c'est la première fois en 136 ans d'existence que le Met programme un Africain-Américain. Et le compositeur en question, c'est le trompettiste de jazz aux cinq Grammy Awards, Terence Blanchard, qui signe ici son deuxième opéra. Adapté du récit d'un éditorialiste du New York Times, "Fire Shut Up In My Bones" évoque les souvenirs d'une enfance rurale en Louisiane, et mêle rythmique de jazz et lyrisme de l'opéra. On pourra le voir au cours de la saison 2021-2022. A part ça, dans les Matins Jazz, on se fait expliquer par notre nouvelle collègue Melody Gardot ce qu'elle compte mettre dans son émission "Château Gardot" (première ce soir à 19h) et on regarde avant que ça ne soit trop tard la formidable série documentaire "Les aventuriers de l'Art moderne" sur Arte Replay.  

Comment le "Swing Low Sweet Chariot" immortalisé par Louis Armstrong est-il devenu le chant des supporters de rugby anglais? C'est ce qu'on vous explique aujourd'hui dans les Matins Jazz, à l'occasion du lancement au Japon de la Coupe du Monde On parle aussi, bien sûr, de la disparition du pianiste américain Harold Mabern et d'un conte jazz à voir en famille à la Philharmonie de Paris, "L'affaire Moussorgski".    

"The Problem We All Live With" ("Notre problème à tous"), c'est une toile de l'illustrateur et peintre américain Norman Rockwell qui est montrée en ce moment au Mémorial de Caen. Peinte en 1960, cette œuvre destinée à être publiée dans le magazine Look a marqué un tournant dans l'œuvre et la conscience du peintre, qui marque son engagement pour l'égalité des droits. L'exposition "Rockwell, Roosevelt & les Quatre Libertés" montre aussi quatre œuvres qui n'étaient jusque-là jamais sorties des Etats-Unis. Dans les Matins Jazz, il y aussi l'expo "Cinématisse" qui débute aujourd'hui à Nice et montre l'amour partagé d'Henri Matisse pour le cinéma, il y a cette "guerre des cartels" que nous raconte Fabien Simode, le rédacteur en chef du magazine L'Œil et son conseil d'expo pour la semaine, qui nous fait découvrir "Mondrian figuratif" au Musée Marmottan Monet, à Paris.    

Les cowboys noirs représentent une partie oubliée de l'histoire américaine, partie qui remonte à la surface de l'actualité : avec le film "Bull" qui vient d'obtenir le Grand Prix du Festival du cinéma américain de Deauville, avec le spectacle "Cross That River" du chanteur Allan Harris et aussi avec cet article récemment publié par le New York Times, qui nous emmène à Houston (Texas), où se situe le "Black Cowboy Museum". Dans les Matins Jazz, on parle aussi des 40 ans de cinéma de Tony Gatlif célébrés à à la Cinémathèque de Nice, des Mille Melvil (Poupaud, honoré par le Forum des Images à Paris), et on découvre en avant-première le nouvel album de l'acteur-pianiste Jeff Goldblum.

C'est la première fois qu'on met la chanson de Marvin Gaye en images.  Et celles-ci, signées Savanah Leaf, sont fortes et engagées, qui convoquent des événements ayant touché la population africaine-américaine ces dernières années. Une réponse au contexte dans lequel a été écrite "What's Going On", on y revient dans les Matins Jazz. Mais on écoute aussi Woody Allen évoquer son clarinettiste préféré, à l'occasion de la sortie demain de son nouveau film. Et on découvre un formidable roman qui nous dit l'Amérique multi-raciale des 60 dernières années dans une fiction tout en nuances, Ce que l'on sème (Ed. Gallimard). Son autrice, Regina Porter est cette semaine à Paris.

C'est une mine de trésors que propose Netflix avec sa programmation "Les pionniers du cinéma africain-américain". Vingt films réalisés entre 1915 et 1946, dont la plupart sont muets, qui posent un regard différent sur l'histoire et la société américaines. D'Oscar Micheaux à Spencer Williams, de "The Symbol of the Unconquered" à "Dirty Gertie from Harlem USA", c'est une formidable plongée dans ce que les Américains ont appelé les "race movies". Dans les Matins Jazz, il y a aussi ces universités américaines qui souhaitent indemniser les descendants d'esclaves (article à lire dans La Croix), la bande dessinée "Louisiania - La couleur du sang" (tome 1 - Ed. Dargaud), le "Live in Gothenburg" d'EST en avant-première, le nouvel album de Jean-Philippe Viret et le concert du guitariste Hugo Lippi ce soir au Duc des Lombards.  

Comment scatter comme Ella? Comment swinguer comme Mary Lou Williams? C'est ce que nous enseignent les vidéos mises en ligne par la radio publique américaine NPR avec des musiciennes de jazz comme la chanteuse Jazzméia Horn ou la pianiste Helen Sung, sous le titre de "Turning the tables". C'est le début d'une série consacrée à "huit femmes qui ont inventé la musique populaire américaine", et dont on attend la suite avec gourmandise! Mais dans ces Matins Jazz, on écoute aussi le pianiste Ahmad Jamal nous parler de son nouvel album qui sort aujourd'hui, on célèbre la naissance un 13 septembre de Mel Tormé et on tente de comprendre la nouvelle rétribution équitable des artistes par Deezer.

Pour ne pas gêner ses sujets, le photographe Bertrand Fèvre avait l'habitude d'appuyer sur le déclencheur de son appareil dans le rythme de la batterie. C'est comme ça qu'il a saisi la grâce et la beauté douloureuse de Chet Baker, dans une des photos à voir à la Galerie Shadows, à Arles, jusqu'au 22 septembre. Et aussi : le rendez-vous avec Jean-Christophe Castelain, directeur du Journal des Arts, qui évoque pour nous le mercato (ou pas) dans les grandes institutions culturelles et l'exposition Bacon qui vient de débuter au Centre Pompidou, cette drôle de "mostra militaire" programmée à la Cinémathèque brésilienne, et les 65 ans du saxophoniste Scott Hamilton…  

C'est le regard de biais sur l'Amérique de ses contemporains. Le photographe Robert Frank aimait les perdants, les malfoutus, les mal-lotis, les oubliés. Il aimait l'Amérique de la Beat Generation. Il avait pris la route entre 1956 et 1957 avec Luce, sa vieille Ford, à la manière d'Un Kerouac dont il était l'ami, pour arpenter les bas-côtés de la route et leurs occupants. 28 000 négatifs, dont 83 sont devenus les photos d'un livre mythique : Les Américains. Retour dans les Matins Jazz sur un outsider du rêve américain. Et dans ces Matins Jazz, on fête aussi l'anniversaire d'Harry Connick Jr, qui nous raconte pour l'occasion sa "rencontre" avec Frank Sinatra.

En avant-première de la sortie de son nouvel album et avant son concert ce soir au Duc des Lombards, le saxophoniste Samy Thiébault joue pour nous en direct un de ses "Symphonic Tales"! Une session live exceptionnelle pour les Matins Jazz.  

Happy Birthday, Roy Ayers! Le vibraphoniste qui a eu pour "fée marraine" Lionel Hampton (c'est lui qui lui a offert ses premières mailloches quand il avait cinq ans) fête aujoud'hui ses 79 ans. Pour cette occasion, les Matins Jazz regardent de plus près sa collaboration avec la Blaxploitation. Au programme également : la BD "Il était deux fois Arthur", de Carlé/Antico, qui retrace notamment la destinée du boxeur noir-américain Jack Johnson, l'exposition "Milestone" à Colmar de Stéphane Opéra, qui met le jazz en images et le reportage au Chicago Jazz Festival à lire dans Libération aujourd'hui…

John Coltrane aimait tellement sa "Cousin Mary" qu'il lui avait consacré un morceau sur son premier album, Giant Steps. Un morceau joyeux, vivant et dynamique, à l'image de celle qui a consacré sa vie à célébrer le jazz en général et celui de son illustre cousin en particulier. C'est un morceau que John Coltrane avait enregistré avec son quartet, et donc avec le batteur Elvin Jones, né un 9 septembre. Comme Claude Nougaro, qui aurait 90 ans aujourd'hui. Toutes ces belles personnalités, on les évoque, on les honore et on les écoute dans les Matins Jazz.   Notre Disque du Jour, c'est "Michel On My Mind", de Laurent Coulondre et le Concert du Jour, le début de la carte blanche que le Duc des Lombards offre pendant quatre soirs à Samy Thiébault.  

C'est l'événement de cette rentrée! "Rubberband", l'album au son des années 80 dont Miles Davis rêvait, est enfin disponible. Son neveu, le batteur Vince Wilburn, qui était sur les enregistrements originaux en 1985 et qui a permis de mener ce projet inachevé à son terme, nous raconte les attentes de Miles sur ce disque que le producteur Tommy Li Puma avait laissé au fond d'un tiroir… Mais dans ces Matins Jazz, il y aussi : l'exposition du photographe jazz Philippe Lévy-Stab à Château Palmer, la pièce "Confession inachevée" de Marilyn Monroe à la Galerie Joseph à Paris, et aussi ces musiciens brésiliens qui ont écrit pour l'Amazonie…    

Elle a photographié les traces du passé esclavagiste et ségrégationniste de sa Virginie natale avec sensibilité et poésie : les lieux de la Guerre de Sécession, le ruisseau où on a retrouvé le corps martyrisé du jeune Noir Emmett Till, les églises autrefois fréquentées par les Africains-Américains et la nature, cette nature envoûtante et mystérieuse qui évoque "La nuit du chasseur"… Parce qu'on parle d'art dans les Matins Jazz le jeudi, on évoque l'exposition "Sally Mann - Mille et un passages" à voir encore quelques jours au Musée du Jeu de Paume à Paris. C'est aussi la rentrée de Fabien Simode, le rédacteur en chef du magazine L'Œil, qui dresse le bilan carbone peu réjouissant des expos temporaires et des musées. Côté jazz, on visionne ensemble les images de Miles Davis filmées en 1957 par Jean-Christophe Averty  et retrouvées récemment par L'INA, on écoute la voix et la musique de Randy Weston à l'occasion de l'hommage qui lui sera rendu ce soir dans le cadre du festival Jazz à la Villette et on découvre,

Gregory Porter se lance lui aussi dans le podcast! Et il propose des conversations à bâtons rompus avec ses amis. Et quand les amis en question s'appellent Jeff Goldblum ou Kamasi Washington, on dresse l'oreille… et on se plonge avec délice dans des discussions sur la musique, la scène ou la vie d'artiste, mais aussi l'art, la cuisine ou les voitures! Dans ces Matins Jazz, il y aussi la réédition de l'ouvrage Little Rock 1957, (l'histoire des neuf lycéens noirs qui ont bouleversé l'Amérique), de Thomas Snegaroff (Ed. 10/18), le film de Quentin Tarantino "Django Unchained" à revoir sur Netflix, le nouvel album du pianiste Monty Alexander et le concert ce soir du trompettiste Quentin Collins au Duc des Lombards.